Les beaux parfums, ceux qui traversent l’épreuve du temps sont fragiles. Mon professeur de parfumerie a eu la chance de connaître la grande Germaine Cellier, parfumeur de génie et créatrice, entre autres, de Vent Vert, Fracas et Bandit.
Trois parfums qui existent toujours, mais certainement pas dans leur forme originelle. A l’époque déjà, Bandit avait été modifié puisque, à mon professeur qui le portait lors d’un dîner, Mme Cellier avait glissé : « Vous le portez bien mon petit ! Je vais vous envoyer le vrai et vous verrez… » Le vrai…?
Combien de vrai parfum reste t’il ? Je veux dire dans leur formule d’origine ? Oui, les beaux parfums, ceux qui traversent l’épreuve du temps sont fragiles et ceux qui en sont responsables sont trop humains… Dans l’excellent essai « Questions de parfumerie » par le « Groupe du Colisée » voici ce qu’on peut lire sur le sujet :
« Sur le plan concret. La survie de l’œuvre de qualité est dépendante du degré de responsabilité de ceux qui sont en charge de sa distribution. Légataires et gardiens de sa formule, ils ont à veiller au maintien de son intégrité originelle, perpétuellement menacée par les pénuries, les changements de méthode de production des matières premières, l’accroissement de leur coût, et l’impéritie humaine. »
Questions de parfumerie, texte rédigé par Jean François Blayn avec la collaboration de Pierre Bourdon, Jean Claude Delville. Guy Haasser, Jean-François Latty, Maurice Maurin, Alberto Morillas, Dominique Preyssas, Maurice Roucel, Henri Sebag, Christian Vuillemin, Corpman Editions
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