Alors voilà ; Luca Turin, en collaboration avec Tania Sanchez, sort son guide et toute la planète parfum est littéralement suspendue à ses jugements, retenant sa respiration en attendant le verdict du maître : est ce que le parfum que j’aime est bien noté ?
Mais qu’est ce que ça peut bien faire? Si j’aime mettons, Cool Water, et que Turin ou un autre pense que c’est une horreur, très bien, et alors ? Je n’ai pas besoin de recevoir une confirmation ou une infirmation des gourous de la critique parfum sur mes goûts.
Je me laisse dire que plus on en lit sur les parfums plus cela devient confus. J’ai longtemps travaillé dans la pédagogie et l’éducation et dans ce domaine il y a une multitudes d’écoles et de chapelles, de livres et de courants : genre ceux qui sont pour la fessée, ceux qui sont contre, etc. Souvent lorsque l’on est pas professionnel (et même chez les pros) la confusion s’installe et on en oublie le simple bon sens.
Si vous aimez un parfum, s’il vous procure du plaisir, portez le, (bon sang)! Peu importe ce qu’en disent les critiques de toutes sortes.
Je suis surprise par vos idees preconcues Nathalie, ca vous ressemble pas.
J 'ai achete son livre cette semaine a New York. Sachez qu 'il donne 5 etoiles a Cool Water qu 'il considere comme l 'un des plus grands masculins.
Mais le plus interessant de guide c 'est de nous informer sur l 'etat des reformulations de tel ou tel parfum. Luca Turin insiste beaucoup sur ce point et c 'est important que quelqu 'un enfin nous dise la verite la-dessus, desormais les maisons de parfum ne pourront plus nous raconter des histoires et duper le consommateur comme avant, enfin je l 'espere.
Il est tres severe avec les reformulations de Caron par Richard Fraysse, je ne pourrais etre plus d 'accord avec lui sur ce point.
Son parfum prefere Mitsouko bien sur;
Mitsouko (Luca Turin, perfume guide 2008) ***** reference chypre
On every occasion when I 'm asked to name my favorite fragrance, or the best fragrance ever, or the fragrance I would take with me if I had to move to Mars for tax reasons, I always answer Mitsouko.
Mitsouko 's history illustrates to perfection the twin forces in innovation and imitation that move perfumery forward. It was released in 1919, supposedly the result of a love affair Jacques Guerlain had with Japan or a lady therein. But there 's nothing japanese about Mitsouko aside from the name. It is, as has been said countless times before, an improvement on Francois Coty 's Chypre, released to a huge acclaim two years earlier. Chypre in turn was based on a three-component accord so perfect that it remained unsurpassed and fertile in new developments ninety years later: bergamot, labdanum and oakmoss. They smell respectively citrus-resinous, sweet amber-resinous and bitter-resinous. Picture them as equal sectors making up a pie chart, sticking each other via the the resin. The resulting genre, now called a chypre, has two fundamental qualities: balance and abstraction. Chypre is long gone, but I 've had occasions to smell both vintage samples and the Osmotheque reconstruction in Versailles. It is brilliant, but it does have a big-boned, bad tempered Joan Crawford feel to it, and that was a fragrance in whose company you could never entirely rest your weight. Jacques Guerlain Juan Gris to Coty 's Picasso, obessed with fullness, finish, detail. To Chypre he famously added the peach note undecalactone, quite a lot of iris and probably twenty other things we 'll never know about. The lactone makes a huge difference: it works like a Tiffany lamp, adds a touch of muted warnth and color, and unlike ester based-fruit notes, lasts forever. The effects of Guerlain 's additions is a ripening of the chypre structure into a masterpiece whose richness brings to my mind the mature chamber music of Johannes Brahms. Mitsouko is also a survivor, most recently having dodged a bullet aimed straight at its heart by the European Union 's chemical phobia. It looked for a while as if it was going to be reformulated in a hurry. In the end, the great Edouard Flechier brought Mitsouko into conformity with European Union rules and it still smells great, though it arguably lasts less long than the old ones.
Rédigé par : Un Chant d 'Amour | 17 avril 2008 à 21:59
Quelle belle description de Mitsouko! Ce parfum est un trésor qui devrait être classé au patrimoine de l’humanité!
Je ne critique pas Turin, du moins pas pour l’instant, je critique la place ou l’importance qu’on lui donne. Un guide sur les parfums, c’est très bien et j’espère qu’il y en aura beaucoup d’autres. J’ai choisi Cool Water au hasard, j’aurai pu dire Tabac Blond aussi, mon propos était de relativiser l’importance des critiques de monsieur Turin. Lorsqu’on porte un parfum c’est parce qu’on l’aime et pas parce que Turin lui aurait donné 5 étoiles…
Pour les reformulations c’est très bien d’en parler, mais l’influence de Turin n’est pas si énorme que cela, dans mes amis et connaissances qui ne sont pas dans la parfumerie, personne n’a la moindre idée de qui est ce monsieur. Mais vous avez raison c’est très bien que quelqu’un en parle ouvertement.
Quand à Caron, je ne peux pas me prononcer, le Tabac Blond que j’ai est une merveille mais évidemment je ne peux pas le comparer, je ne connais pas l’autre ou les autres versions. N’empêche que le pauvre Richard Fraysse doit avoir les oreilles qui sifflent. Je n’aime pas trop quand on s’acharne sur quelqu’un, j’ai toujours tendance à prendre le parti adverse, c’est un de mes défauts…(par exemple en ce moment j’ai presque envie de recommencer à fumer) Fraysse est il un mauvais parfumeur ? Je ne sais pas pourquoi mais cela m’étonnerait beaucoup. C’est assez rigolo d’ailleurs de voir que souvent les parfumeurs ne reçoivent pas de crédit quand ils font bien leur travail et que soudain lorsqu’on est pas content c’est vers eux que l’on se retourne. Et Caron? La marque soudainement n’a plus de responsabilité quant aux décisions de modifications qu’elle prend en premier, ce n’est pas Fraysse qui est arrivé chez Caron en disant : « Eh les gars je vais vous reformulez toutes ces vieilleries ! » Reformulez ou restaurer des chefs d’œuvre ne doit pas être un travail très facile et exige une très longue expérience, peut être devrait on le confier à Luca Turin ?
Rédigé par : Nathalie | 18 avril 2008 à 10:11
Dans cette interview datant de 2005, Turin parle de Caron comme d'une marque qui a su reformuler ses parfums avec respect. Les formulations en cause sont donc plus récentes? Il dit aussi que Vent Vert est resté fidèle à son original???????
Rédigé par : Nathalie | 18 avril 2008 à 10:40
Ah! J'ai oublié de mettre le lien! Le voici:
http://archives.lesechos.fr/archives/2007/SerieLimitee/36-38-SLI.htm
Rédigé par : Nathalie | 18 avril 2008 à 10:41
J 'imagine qu 'a l 'epoque Luca Turin pensait que les Caron etaient restes fideles et integres. Sur Perfume of Life, il dit avoir tout reteste tel quel au cours de l 'annee 2007, c 'est a dire que ce sont les maisons de parfum qui lui ont envoye tous les parfums qui sont listes dans son nouveau guide.
J 'ai commence a porter En Avion il y a vingt ans pour la premiere fois. Des l 'an 2000 j 'ai trouve qu 'il y avait quelque chose qui n 'allait pas du tout, j 'ai mis ca sur le fait que ce parfum ne plaisait plus commme avant, apres tout c 'etait fort possible que mes gouts avaient change, mais quand meme c 'etait bizarre. Puis en 2002 mon boyfriend m 'a achete un flacon de l 'extrait et la vraiment c 'etait une horreur. La ou normalement l 'orange epicee devait etre rayonnante, fusante, elle etait substituee par une note grasse, huileuse de neroli. De meme je ne retrouvais plus la splendeur des notes poudrees, elles etaient de mediocres qualite, ternes, sans dimension. Un jour j 'ai teste Lady Caron et la je fus choquee par la ressemble entre ce floral signe Richard Fraysse et l 'actuel En Avion reformule, je reconnu tout de suite son style, sa "patte" derriere, il avait donc bien retouche a "mon" parfum!
Des que j 'ai pu, j 'ai achete tous les testeurs de l 'extrait encore disponibles sur des sites americains. Le jour ou j 'ai pu ressentir En Avion "d 'avant Fraysse", vous auriez du voir le sourire sur mon visage, c 'etait emouvant. Tout de suite j 'ai reconnu la beaute, la finesse intemporelle de ce parfum que j 'ai porte dans les annees 90. Depuis je chasse tous les vintages En Avion sur ebay et hors de question en ce qui me concerne d 'acheter la version actuelle reformulee par Richard Fraysse.
De l 'aveu de Diane Haska (une femme tres gentille et douce), directrice de la boutique new yorkaise, enfin du corner qu 'ils ont au fond d 'un spa qui appartient au groupe Ales puisque la boutique de Madison Ave a ferme et faut pas se demander pourquoi, les clientes les plus fideles se plaignent beaucoup et souvent ne reviennent plus.
Il ne faut pas avoir peur de denoncer la mediocrite et l 'incompetance, ici il s 'agit de parfums legendaires et qui coutent tres chers. Je suis tres en colere.
Rédigé par : Un Chant d 'Amour | 18 avril 2008 à 21:13
Pour en revenir a Luca Turin, je n 'adhere pas a tout, certaines de ses critiques sont franchement pompeuses et chiantes a lire mais d 'autres sont excellentes. Autrement son livre a l 'air de se vendre bien ici en amerique, il est quand meme passe sur Good Morning America, c 'est une emission regardee par des dizaines de millions d 'americaines le matin. Sur Perfume of Life, Luca Turin est adule, d 'ailleurs il le sait tres bien, il a meme ouvert un compte et de temps en temps il vient sur le forum.
Il est tres connu du monde de l 'industrie du parfum, j 'ai lu son livre precedent 'The Secret of Scents', non seulement il connait du monde mais il connait les plus grands.
Rédigé par : Un chant d 'Amour | 18 avril 2008 à 21:20
Tabac Blond (Caron) * woody floral
The booklet that Caron produces to explain its range describes its current perfumer, Richard Fraysse, as having a preference for "classic" fragrance, and he says he "professes a preference for the softness and fullness of feminine fragrances". This is ghastly bad fortune, because Ernest Daltroff, Caron 's brilliant founder, has a broader feminine concept of the feminine than simple softness and fullness. Women are more than the sum of their bosoms, after all. Tabac Blond in 1919 was a tribute to that shocking modern creature: the woman who smoked. It was a terrific, edgy, weird leather chypre, closely related to the great Knize Ten and on the way to Cabochard. Like Knize Ten, it placed it placed smoky and bitter leather notes in a bracing, green herbal chypre structure, sweetened with just enough amber to make it palatable. It got sweeter in the last twenty years or so but it was fantastic. And then sometimes in the last few years, Fraysse instituded a smoking ban on Tabac Blond. The top note might deceptively seem right, smelling like a top shelf whiskey, but once that 's gone, you 're left with a powdery rose related to the iteration of Arpege that Fraysse worked on, but not as good. At least it 's not like the version we smelled at Harrods a few months ago: a cheap green chypre like Eau du Soir. I 'm not sure what 's going on with this variations. All I know is that I loved Tabac Blond. Can 't Fraysse instead go ruin some perfumes that weren 't interesting in the first place?
TS
Rédigé par : girlsodeadly | 19 avril 2008 à 03:33
"Vous pouvez voir le mauvais critique à ce qu'il commence par parler du poète et non du poème."
Ezra Pound
Extrait de L'ABC de la lecture
Rédigé par : Nathalie | 19 avril 2008 à 10:25
Chant d’Amour, connaître « les plus grands » ne fait pas de vous un grand. D'ailleurs j'ai horreur du culte de la personnalité. J'ai passé l'âge d'être une groupie.
Rédigé par : Nathalie | 19 avril 2008 à 10:59
Je n 'ai pas l 'impression d 'etre une groupie, surtout quand j 'evoque que certaines de ses critiques sont pompeuses et chiantes a lire.
Nathalie, la chose la plus interessante de ce livre pour que vous comprenez bien l 'enjeu c 'est le bilan autour de chaques parfums classiques, quels sont les maisons de parfum et les parfumeurs qui dans ce domaine font du bon travail et lesquels font n 'importe quoi dans le domaine des reformulations. C 'est un sujet important, certes qui est pris beaucoup plus au serieux chez les aficionados anglo-americains que francophones, malheureusement.
Vous avez des valeurs ou tout se vaut, ou il n 'y a pas de meilleurs ni de plus mauvais parfumeurs que d 'autres ou du moins faut pas en parler, c 'est utopique, ca me rappelle la mentalite egalitariste quand je vivais en France dans les annees 80, que tout est pareil partout, l 'Education Nationale, les hopitaux, hors on le sait bien c 'est completement faux, la realite c 'est qu 'il y a d 'excellents professeurs et medecins alors que d 'autre sont tres mauvais.
Ici en amerique depuis une dizaine d 'annees les hopitaux sont notes avec des classements et le public y a acces d 'ailleurs on trouve tout online. Il y a eu des enquetes recentes, le bilan est tres positif parce que oui un hopital ou un etablissement scolaire et bien je vous le certifie Nathalie, personne a envie de se retrouver dernier et personne a envie de les frequenter.
Les maisons Chanel et Jean Patou arrivent a preserver de manniere acceptable l 'integrite du No 5 et de Joy, du moins les extraits, alors pourquoi que ca va pas du tout chez Caron?
Ruiner le prestige et l 'authenticite de parfums comme Narcisse Noir ou En Avion c 'est grave et il faut pas avoir peur de le denoncer!
Rédigé par : Un chant d 'amour | 19 avril 2008 à 17:54
Je parlais de groupie non pas pour vous, Chant d’Amour, mais pour les gens qui prennent la parole de Luca Turin pour un évangile et qui adulent le personnage. Je n’adule personne à part mon chat et là c’est parce que je n’ai pas le choix. Plus sérieusement, je me suis toujours attachée aux œuvres et non aux artistes, la personne qui est derrière un chef d’œuvre finalement m’importe peu, et c’est là que les critiques du couple LT/TS sur les Caron me dérangent, ce ne sont pas les parfums qui sont critiqués mais bel et bien une personne en l’occurrence Richard Fraysse, qui est cloué au pilori. Cela me dérange, que voulez-vous, c’est ainsi. Maintenant il est vrai que tous les parfumeurs ne se valent pas, c’est certain, non tout n’est pas pareil partout, je n’aime pas non plus l’égalitarisme ou toutes les différences sont aplanies. En ce qui me concerne je ne peux pas juger du talent ou de l’absence de talent de monsieur Fraysse, je n’en suis pas capable, je n’ai pas assez d’expérience en parfumerie pour me prononcer aussi radicalement sur un parfumeur, cela serait bien arrogant je trouve, d’autant que, contrairement à TS je ne pense pas que Fraysse soit omnipotent et fasse ce qu’il veut avec les parfums dont il a la charge. Cette phrase en particulier : “Fraysse instituded a smoking ban on Tabac Blond » est assez révélatrice de l’état d’esprit de TS : Le méchant Fraysse, l’horrible Fraysse, lui qui ravale la beauté des femmes à leurs formes bla bla bla, c’est bien à la critique d’une personne qu’on assiste ici et non pas à de la critique de parfum. Pour moi c’est une très mauvaise critique, qui respire la méchanceté et le mépris et je ne lui donnerait pas même une étoile.
D’après ce que j’ai pu lire ici ou là ce livre est un bon divertissement, bien écrit. Il aura du succès et je l’ai moi-même commandé, mais j’espère que les gens sauront relativiser l’avis de toute façon subjectif des auteurs. Vous savez quand je vois quatre étoiles pour le N°19 et 5 pour Beyond Paradise cela me fait sourire, Tabac Blond n’a plus qu’une étoile et des parfums comme Hugo Women passent directement au statut de chef d’œuvre, s’il vous plait… Franchement… Bon, je suis pour la critique de parfums, c’est normal d’avoir des désaccords en la matière, par contre j’ai horreur de l’acharnement et de la méchanceté, je prend parti pour la personne attaquée, c’est un réflexe, peut être aurais je du être avocate…
Maintenant et nous sommes bien d’accord Chant d’Amour : c’est très bien d’ouvrir le débat sur les reformulations, bien qu’elles soient inévitables. Parfait, tout le monde va être au courant maintenant. J’ai bien compris que c’était le point positif du livre. C’est très bien qu’ils en parlent mais j’en reviens à mon billet : je disais simplement qu il fallait aussi se faire confiance et que si on aime un parfum on a pas besoin de l’approbation de monsieur Turin qui de toute façon est assez versatile en la matière et parfois incohérent. Ce n’est qu’un critique de parfum et comme disait je ne sais plus qui : la critique est aisée et l’art est difficile.
Tiens aujourd’hui je porte sur le poignet droit Hugo Boss et sur le poignet gauche le n°19 en eau de toilette, j’ai de la peine à les comparer objectivement parce j’ai l’impression de comparer une Rolls avec une Trabant, je m’en excuse et vous allez me dire que je porte le 19 sur le poignet gauche du côté du cœur… oui mais c’est ainsi. HBW est ce que j’ai appris à classer comme un transparent, en d’autres mots un floral vert et fruité en tête et reposant sur un accord Lyral/Galaxolide directement repris du fonctionnel en l’occurrence des lessives, (rien à voir avec Roudnitska). Ce n’est pas un mal en soi, il y a de très jolis parfums dans cette catégorie en commençant par celui qui avait ouvert le bal : Pleasures D’Estée Lauder qui avait au moins le mérite d’être créatif et d’inaugurer la jolie essence de Bay Rose qui depuis à été utilisée à toutes les sauces. Mais pour moi, HBW est joli, et le N° 19 est beau, c’est très différent et j’en ai déjà parlé ailleurs, la beauté choque et déplait parfois parce qu’elle est l’antithèse de la joliesse. La beauté fait mal, fascine, elle touche à quelque chose de profond en nous, elle attise convoitises et envie. La beauté c’est une rose mais AVEC les épines et elles vous trouent le cœur. Pourquoi la beauté fait si mal ? Parce qu’elle est inaccessible et éternelle, qu'elle nous renvoie à nos manques et que l’homme passe sa vie de mortel à vouloir la posséder. La joliesse réconforte et met de bonne humeur c’est un bon antidote à l’angoisse. Hugo Boss est une jolie petite robe d’été qui sur la bonne personne se révèlera tout à fait charmante, rien a voir avec la beauté. Deux étoiles pour moi. Quant au N°19 je pense qu'il est une galaxie à lui tout seul, je pourrais y errer jusqu'à la fin de mes jours, comme un petit électron libre et fou.
Rédigé par : Nathalie | 20 avril 2008 à 12:18
Vous savez moi je suis la premiere sur Perfume of Life a m 'eriger contre l 'adulation que vouent toutes ces americaines a Luca Turin. J 'ai meme repris Luca Turin en direct sur le forum lorsqu 'il avouait ne rien connaitre au sujet du musc naturel et ou je n 'ai rien fait pour cacher ma surprise, imaginez le froid que j 'ai jete, d 'ailleurs Luca Turin a ignore mes questions par la suite.
Je suis franche et honnete, je ne fais de cadeaux a personne, si c 'est positif c 'est positif et je le dis, si c 'est negatif c 'est negatif, je ne menage et protege personne dans un sens ou dans un autre. Cela me vaut une reputation vitriolique sur tous les forums et blogs francophones et anglo-americains. Je ne fais pas dans la pensee en boite ni dans le politiquement correct, mon independance hors "clique" deplait au plus haut degre et je n 'en ai jamais rien eu a battre. J 'aime bousculer les codes, j 'aime faire reagir les gens. Moi obeir aveuglement et faire des ronds de jambe a la bande a neuh-neuh c 'est pas mon truc!
Vous savez Luca Turin il est ce qu 'il est, de mon point de vue il est capable du pire comme du meilleur, mais il a fait du bien dans ce domaine a savoir denoncer les pratiques de reformulations de parfums au grand public, on peut pas nier ca, son article anti Guerlain de 2004 que j 'ai poste sur votre site sur un autre topic, au final ça a eu pour consequences plus de transparence puisque qu 'en reponse a ces propos tres durs, Guerlain au lieu de se refugier dans le 'denial' (je sais plus comment on dit ca en francais lol), ils ont demande a Edouard Flechier de reformuler Mitsouko, ainsi sous la "pression" la nouvelle reformulation apparament semble etre bien reussit.
Quand a Richard Fraysse, meme si ces critiques virulentes ne doivent certainement pas lui etre plaisantes a vivre, je suis desolee Nathalie, le prestige et la qualite de ces parfums legendaires passent avant l 'incompetance de Richard Fraysse.
Tania Sanchez a son point de vue des choses, j 'ai le mien aussi et tout monde sait bien que je n 'ai pas attendu la sortie du guide de Luca Turin et Tania Sanchez pour denoncer et deplorer l 'horreur et la mediocrite des reformulations de Richard Fraysse chez Caron.
----------------------
Narcisse Noir (Caron) 1 etoile
Shed a tear for Narcisse Noir. Where is the darkness, the strangeness, the smell of the cold, damp ashes of bonefire, the animal breath -- the drama? It was for women, marcelled hair, and red lipstick waving foot-long cigarette holders and making life memorably difficult for everyone. It was one of Caron 's few truly indispensable fragrances. It is now a pretty, safe little sweet jasmine and orange blossom. How can you ruin a man 's life properly while wearing this?
Tania Sanchez
Rédigé par : Un Chant d 'Amour | 20 avril 2008 à 19:46
Ok, je me suis trompée il s'agissait de Tommy cet après-midi, je confond toujours ces parfums je ne sais pas pourquoi, enfin si...je sais.
Je vais voir ça de plus près, le problème c'est que pour moi il n'y a pas de problème avec Tabac Blond. Je vais me pencher sur Narcisse Noir, il m'en reste un decant quelque part, récent, de l'année dernière tout comme mon TB.
Rédigé par : Nathalie | 20 avril 2008 à 20:12
Tabac Blond, Diane Haska m 'a donne un echantillon de l 'extrait l 'annee derniere, je suis aussi d 'accord pour dire que c 'est un floral boise qui n 'a rien a voir avec de ce que c 'etait il y a encore une petite quinzaine d 'annees.
Nathalie, je ne connais pas votre age ni le recul que vous avez mais sinon pour une expertise serieuse il faut comparer avec un vintage en excellent etat si on est novice et trop jeune ou bien par rapport a son vecu si on connait a fond tel ou tel parfum classique, parce que sinon on en arrive a un point ou on a affaire a des rigolos qui se prennent pour des critiques hors pairs comme Le Critique de Parfum pour lequel l 'Histoire de la parfumerie commence a Pink Sugar et Clean (ce qui est bien triste d 'ailleurs).
Rédigé par : Un Chant d 'Amour | 21 avril 2008 à 22:26
Vous savez Chant d’Amour plus j’avance dans la parfumerie (et j’avance très lentement) plus je me rends compte de mon ignorance et plus je deviens humble.
Evaluez un parfum objectivement ne peut pas se faire, il y aura toujours une grande part de subjectivité et c’est très bien ainsi. Honnêtement, je n’ai pas assez d’expérience, je ne connais pas Tabac Blond ou Narcisse Noir depuis assez longtemps et assez intimement pour dire s’ils ont été reformulés de manière médiocre. Cependant, quand je porte TB, je n’ai pas l’impression de porter un parfum ordinaire. Floral boisé ? Peut être, classer les parfums est tellement difficile, comment décider et sur quels critères ? J’y sens du cuir toujours, des notes rosées, beaucoup de notes ambrées, labdanum, beaucoup d’épices, beaucoup de notes sèches, foin, tabac, miel aussi… en fait je le trouve très beau. L’original était différent c’est certain mais je ne l’ai jamais senti ! Quantité de produits que Daltroff a utilisé ne se trouve plus, j’en suis sûre, donc il a bien fallu les remplacer. Il est devenu plus doux au fil des ans, peut être, j’avoue mon ignorance. Vous dites que cela fait une quinzaine d’années que TB a chuté et a perdu ses étoiles, Turin dit que cela date de l’année dernière, je ne sais pas, mais une chose est certaine je mettrais plus d’une étoile au TB que je porte aujourd’hui et ce, même, s’il est certainement très différent de l’original. Maintenant il s’agit peut être d’un problème très récent et le mien est encore une version acceptable… ?
Je lisais hier soir une interview du parfumeur Cristophe Laudamiel sur le blog parfum/littérature « Memory and Desire, de Heather (je recommande à tous ce blog absolument merveilleux) voici un extrait qui nous intéresse particulièrement :
« Another area of translation in perfumery is when the perfumer creates something (or created something 100 years ago), and the perfume needs to be translated into the materials currently available or into the materials accepted by such and such company or such and such country. The materials in perfumery are the words in language or the notes in music. Certain companies or certain geographies see their vocabulary shrink every year, yet they don't create academies to protect it. This is a real struggle, and often results in the destruction of certain beautiful or longer lasting aspects of the fragrance, when not its signature altogether. Materials come and go. Many are going at the moment because of excessive, totally unreasonable regulations. A few materials are not produced any longer by farmers, and a few still need to be approved by the authorities. All in all, it is a big shambles at the moment. This is for me how I see a translation disfigures parts of a fragrance.”
Pour lire cette excellente interview en entier, suivez ce lien: http://memoryanddesire.typepad.com/blog/2008/04/christophe.html
Laudamiel a raison ; quelque chose se perd fatalement dans une traduction, on le voit avec les poèmes. Yves Bonnefoy, un de mes poètes préférés et traducteur de plusieurs œuvres de Shakespeare en français a dit :
« Beaucoup de l’être des mots, et même de ceux qui disent le plus simple de l’existence, se perd dans les traductions (le Sommeil de personne, 2004).
Mais il ajoute que une autre œuvre se crée avec la traduction. La traduction, lorsqu’elle est bien faite, est une oeuvre en soi et elle peut même être aussi belle que l’œuvre originale. Elle est semblable et elle est autre, elle possède sa propre identité, lire Pessoa en français n’est pas la même chose que de le lire en anglais ou en portugais, la musicalité, la sonorité et les images de la langue sont intraduisibles.
TB 2007 n’est pas TB 1919, beaucoup de temps s’est écoulé, des choses se sont irrémédiablement perdues, d’autres ont vus le jour… Peut être que cette traduction de TB est médiocre, je trouve quand même, et sans connaître l’original, qu’elle possède son identité, qu’elle est distinguable, reconnaissable, à nul autre pareil, (selon mon expérience) et donc conserve à mes yeux son statut d’œuvre, traduite, certes, mais belle quand même. Mais ça ce n’est que mon avis, et ça vaut ce que ça vaut, c'est-à-dire pas grand-chose.
Merci pour ce débat fort intéressant !
Rédigé par : Nathalie | 22 avril 2008 à 15:51
Laudamiel finit le passage que vous citez en disant que ces 'traductions' defigurent l 'oeuvre originale. C 'est quand meme tres fort et c 'est vraiment ce que je ressens aujourd 'hui.
Luca Turin ne denonce pas les reformulations Caron depuis l 'annee derniere seulement, voila ce qu 'il disait deja a propos de Tabac Blond dans son premier guide de 1994 meme si le ton n 'a rien a voir avec les propos qu 'il tient aujourd 'hui:
"Un des rares parfums non-floraux, tout en notes sèches, sombres, brunes et dorées de terre, de cuir et d 'ambre. Epicé, lourd, oriental, en apparence peu féminin, il a l 'élégance riche sans chichi des garconnes des années vingt, adouci par la délicieuse base crémeuse des grands parfums Caron. Tres typé sans agressivité, il plaira a ceux et a celles qui aiment l 'automne, les bijoux égyptiens, les cabinets de manuscrits et les pavés au chocolat noir. Un petit reproche cependant: le Tabac Blond d 'il y a dix ans faisait encore moins de compromis et en était d 'autant meilleur. L 'Actuel met un peu l 'accent sur l 'ambre et risque de décevoir celles qui comme Melle Chanel, se sentent capables de dire "je vais te les mettre toutes en noir”..." Luca Turin
Malgre tout les parfums Caron dans les annees 90 ca restait encore des parfums tres acceptables et integres. Tout s 'est gate le jour ou Caron a ete repris par le groupe Ales et leur nouveau nez maison Richard Fraysse.
Nathalie, je vous recommande vivement de tester des parfums vintages encore scelles de Narcisse Noir et Tabac Blond, a l 'exception de En Avion, ils sont beaucoup plus abordables que les Guerlain comme l 'Heure Bleue, Apres l 'Ondee, Vol de Nuit et Mitsouko dont les cotes atteignent des sommets sur ebay.com -
Meme s 'ils sont moins beaux que les flacons originaux, les testeurs d 'extraits qui datent du debut des annees 90 n 'ont souffert d 'aucune alteration. J 'en possede plusieurs, en 15 et 25ML, ils sont divins. Je vous certifie qu 'apres comparaison, les nouveaux c 'est grossier ou bien de la pisse de chat.
http://search.stores.ebay.com/EPerfumery_caron-original-parfum_W0QQfcdZ2QQfciZ0QQfclZ4QQfromZR10QQfsnZEPerfumeryQQfsooZ1QQfsopZ3QQsaselZ10465123QQsofpZ0
Rédigé par : Un Chant d 'Amour | 22 avril 2008 à 20:49
Merci pour le lien ! Il va falloir se dépêcher parce que quelque chose me dit que les prix vont monter…
Rédigé par : Nathalie | 22 avril 2008 à 21:21
Surtout apres le guide de Luca Turin, les perfumistas americaines vont se jetter sur les parfums vintages. Deja la cette semaine elles sont toutes en train de guetter les Rive Gauche d 'avant 2003 ainsi que les rares Givenchy III en EDP.
Je viens de regarder sur ebay la cote des Guerlain c 'est affolant, Chamade, Vol de Nuit et Apres l 'Ondee c 'est de la folie!
Rédigé par : Un Chant d 'Amour | 23 avril 2008 à 22:24
Bonjour,
Je suis assez d'accord avec vous Nathalie.
Nous n'avons pas besoin d'un prophète du parfum ni d'un maître à penser. (Bon c'est peut être l'effet anniversaire de mai 1968 qui me fait écrire cela!!). Je me méfie comme d'une teigne du culte de la personnalité.
Mais à quand un livre pour noter les critiques de Luca Turin. Ce serait drôle et peut être plus pompeux encore que certains de ses commentaires à lui.
Je suis assez d'accord avec vous aussi, il y a beaucoup de gens dans la profession qui soit se moquent de savoir qui il est, soit le trouvent très limite dans ses propos en tant que professionnel.
Mais bon, il a sans doute besoin de faire parler de lui de temps en temps pour vendre ses molécules Flexitral. Mais c'est vrai des fois il est marrant, et souvent sincère. Mais bon pas toujours très sérieux comme gars quand même.
Quant à Tania Sanchez, je n'ai rien à lui reprocher. Elle a l'air d'avoir beaucoup d'humour et pas toujours sa langue dans sa poche, ce qui est sans doute une qualité. Mais là, qui la connnaît à part nous blogueurs ? Personne.
Donc comme vous je pense que ce livre n'aura pas un impact révolutionnaire ni sur les parfums que nous aimons ou pas, ni sur l'industrie qui les fabrique.
Amitiés
Véro
PS : J'adore le lilas moi aussi.
Rédigé par : Véro | 25 avril 2008 à 11:14
Oui Véro il faut laisser les critiques à leur place de critiques, qui peut se prononcer définivement sur un parfum ou un livre...? Mais le mérite d'un guide est vraiment d'ouvrir des débats et pourquoi pas de faire des émules. Je ne cache pas que je me réjouis beaucoup de recevoir mon guide :), je vais sûrement y découvrir des choses, il va me faire râler, c'est sur mais je vais bien rigoler aussi.
En ce qui concerne la critique le livre : "les fruits d'or" de Sarraute montrait bien l'impossibilité presque totale d'appréhender une oeuvre pour ce qu'elle est : Voici ce que disait Nathalie Sarraute à ce propos :
« Un aspect des Fruits d'or, c'est le besoin, et l'impossibilité de saisir dans une oeuvre d'art une valeur absolue. Elle se dérobe constamment. Un seul lecteur arrive, à la fin, à établir avec l'oeuvre un contact direct, à préserver la fraîcheur intacte de sa sensation, comme s'efforce de le faire un écrivain. »
(N.S., Entretien avec Geneviève Serreau, article cité, 1968)
Les parfums plus encore que d'autres choses sont difficiles à cerner, à catégoriser, à juger, et c'est dans cet état d'esprit que je disais que plus on en lisais sur eux, plus cela devenait confus, donc j'en reviens à mon post; si on aime un parfum le reste importe peu. Etoiles ou pas, reformulations ou pas.
Rédigé par : Nathalie | 26 avril 2008 à 14:03
*** Guide borgne
Au royaume des aveugles les borgnes sont rois dit la sagesse populaire, c'est un peu l'impression que je retiens de ce livre.
J'espère qu'il sera suivi par de nombreux guides du parfum, peut être cette fois écrit par des gens voyant clair en toutes circonstances et pas seulement quand ils en ont envie.
Quand je lis le guide de Luca Turin et de Tania Sanchez, j’ai l’impression de lire un guide culinaire écrit pas des gourmets, certes, mais qui n’aiment manger que certains plats et seulement quand ils sont cuisinés par certains cuisiniers.
Bien sur je rejoins beaucoup de leurs critiques, (environ 60 %).J’apprécie beaucoup l’humour et l’écriture des deux auteurs et leurs plumes trempées dans le vitriol. Ils sont cultivés et brillants et ce sont de vrais amoureux du parfum.
Là ou cela se gâte c’est que je me rends compte que leur goût pour les floraux et notamment pour les floraux polis, aseptisés, « radiants » mais totalement vides : du genre Beyond Paradise, (on les appelle des transparents ce qui veut tout dire) les empêche d’évaluer correctement certains parfums qui, même s’ils ne sont pas des chef d’œuvre, méritent tout de même un peu plus qu’une étoile, je pense par exemple à Must de Cartier. Pour moi cette façon de faire primer ses goûts personnels dans la critique (lorsque qu’on se dit expert, je ne parle pas des bloggeurs ou des internautes ici) est décevante. Si je suis critique culinaire et que je n’aime pas les asperges et que je ne suis pas capable de surmonter mon aversion personnelle pour juger un plat d’asperges, non pas objectivement, puisque ce n’est pas possible, mais plus ou moins équitablement (et il y a des « mesures » techniques sur lesquels ce jugement peu reposer que cela soit en cuisine ou en parfumerie), je m’abstiens de le faire. Je n’aime pas les fruités floraux, mais je suis parfaitement capable de distinguer ceux qui sont bien fait des autres. Pouvoir faire cette distinction c’est le minimum si l’on veut faire de la critique de manière professionnelle en tant qu’experts autoproclamés.
Sinon dans l’ensemble j’apprécie le style et les métaphores très parlantes des auteurs. Je les trouve meilleurs dans les critiques négatives et assassines et un peu ennuyeux parfois dans les critiques positives dont certaines sonnent un peu comme des justifications.
Merci à eux de m'avoir fait découvrir de vraies petites merveilles, je pense notamment à L'Air du Desert Marocain d'Andy Tauer.
Rédigé par : Nathalie | 12 mai 2008 à 14:44