Ne vous êtes vous jamais (gentiment) moqué de ces gens qui décortiquent le vin à grand renfort d’image poétique : du genre ; "cela sent le passage du lièvre dans le sous-bois".
Le monde des parfums comme celui des vins est fait de passionnés et il est facile, pour quelqu’un de l’extérieur de traiter les gens qui décortiquent les parfums et en parlent à grands coups d’adjectifs poétiques de snobs, peut être certains le sont t’ils d’ailleurs ?
Ne passons nous pas tous par là, nous les passionnés ?
C’est un peu comme des stades, d’ailleurs Tania Sanchez les décrit fort bien dans son désormais fameux guide co-écrit avec son, désormais, mari, Luca Turin : Grossièrement et en résumant, on passe du stade I qui est la salle de bain de maman, (Opium) au stade VI qui est la décadence et ou l’on n’aime que ce qui est rare ou très cher, (Metallica) en passant par le IV qui est la rencontre avec le premier amour (Cristalle) ou le stade III ou on pense qu’une femme doit sentir le bonbon ou la fleur (je n’y ai pas passé), puis, enfin, vient le dernier stade, le nirvana du passionné, là ou on cesse de se préoccuper de la marque, de l’avis des spécialistes, du prix ou de la rareté d’un parfum et où on commence alors vraiment à s’éclater. En ce qui me concerne, samedi grâce à Poivre Bleu, j’ai porté avec un plaisir non dissimulé ; Coco Mademoiselle et je n’étais même pas en T-shirt…
Alors je pense que ça y est j’arrive à me lâcher tout doucement.
Vous avez l’impression d’être à quel stade vous ?
Le rêve en danger
Un petit extrait d’un commentaire laissé l’année dernière par Mme Marin et qui aborde le problème des réglementations et autres restrictions auxquels doit faire face le monde du parfum. Pour ceux qui veulent lire la note et ses commentaires dans leur intégralité c’est ici : Parfums et sortilèges.
« C'est vrai que les marques souhaiteraient réabiliter le naturel ( mais encore en connaissent elles le prix, un kilo d'essence rose turque coute la modique somme de € 4500(Et en utiliser 1% dans notre composition fait littéralement exploser le prix de revient de la compo....)
Et puis il y a les réglementations qui sont en train de tuer notre monde du rêve...R.E.A.C. H.... Une belle invention de BRUXELLES qui va encore pénaliser le parfum, alors que cette réglementation ne s'attaque pas à l'agro alimentaire....
Il y a deux ans une réglementation sur les allergènes a fait en sorte que nous devons limiter l'utilisation des essences de citron ou de bergamote dans nos compositions, et seul GIVAUDAN avait fait paraitre un article dans le FIGARO pour faire remarquer que nous ne devrions plus presser une orange ou un citron car le taux d'allergènes serait supérieur à 180 fois celui autorisé dans un parfum...la semaine dernière il a été dit au WPC que la Noix Muscade contient du safrol, produit cancérigène... Mais l'orateur a fait remarquer avec humour, et pourtant il s'agissait d'un chimiste de haut niveau, qu'il n'avait pas encore interdit à sa femme dans mettre dans sa purée de pommes de terre...je pense qu'il est grand temps que le consommateur sache que nous prenons soin de lui, que nous respectons des réglementations et à ma connaissance personne n'est encore mort d'avoir utilisé un parfum...nous memes, les parfumeurs-créateurs depuis des décennies ne devrions nous pas être atteints de toutes sortes de maladie, d'irritation, de boutons et autres...nous vendons du rêve, donc nous sommes vulnérables... va t on en arriver à vivre dans un monde complétement aseptisé, sans odeur...Sans arbres car ils apportent des pollens ( Grasse a déja commencé en remplaçant les platanes et depuis hier un olivier.... par des palmiers qui n'ont rien de provençal...- peut être parlera t on un jour des allergies produites par les palmiers??? mais pour le moment c'est un phénomène de mode.. Je rappelle que la ville de Grasse ne fait pas partie de la Côte d'Azur , mais de la Provence, pour preuve ce drapeau jaune et rouge que je vois flotter en ce moment sur le toit de la mairie...)
J'aime mon métier et combien on est heureux quand on se rend compte qu'on apporte un petit peu de bonheur à des gens qui n'ont pour séduire que le moyen d'acheter un shampooing avec un parfum agréable ... On ne rêve pas dans les rues de Bombay à J'adore ou Chanel 5, à moins de faire partie d'une élite très restreinte qui achète ses parfums en duty free shop, mais à la dosette de shampooing de 3 grs qui va faire que l'on pourra avoir des cheveux qui brillent et qui sentent bon...pardon pour ce discours qui manque de poésie, mais j'aimerais que l'on sache que nous ne faisons pas tout et n'importe comment, qu'il y a des recommandations que le consommateur ne connait pas ( IFRA/ RIFM pour ne citer que celles ci ....)
Trouvez vous normal qu'il faille étiqueter un flacon d'eau de toilette contenant 5 % d' essence de lavande car celle ci contient du linalol qui serait irritant, et en même temps trouver cette même essence PURE dans une pharmlacie sans aucun étiquetage pour être utilisée pour des massages???
je vous laisse en tirer les conclusions .... »
11 juin 2008 10:43:21 | Retour sur un commentaire