Quel bel hymne à la vie que le Chant du Monde de Jean Giono.
« Une vie épaisse coulait doucement sur les vallons et les collines de la terre. Antonio la sentait qui passait contre lui ; elle lui tapait dans les jambes, elle passait entre ses jambes, entre ses bras et sa poitrine, contre ses joues, dans ses cheveux, comme quand on plonge dans un trou plein de poissons. Il se mit à penser au besson qui peut-être était mort.
- Tu sens les pins ? dit Matelot.
- Maintenant, dit Antonio.
Il sentait maintenant l'odeur des pins. Ils étaient tout près ; l'odeur venait déjà du sol mou couvert d'aiguilles. On entendait chanter les pins là-bas devant et une autre odeur venait aussi, avivée et pointue, puis soyeuse et elle restait dans le nez, et il fallait se le frotter avec le doigt pour la faire partir. C'était l'odeur des mousses chevrillonnes ; elles étaient en fleurs, écrasées sous de petites étoiles d'or [...] »
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