(Je reprends cette semaine une série d'articles que nous proposions sur le site des Ateliers du Parfum, ils seront disponibles désormais sur le blog. )
Cette magicienne des odeurs est née à Bordeaux en 1909. Après des études de chimie, sa fibre artistique la conduit très vite vers la parfumerie. Elle sait s'imposer avec panache dans ce monde, encore à l'époque, exclusivement masculin.
Pour qui voudrait connaître Germaine Cellier, ses parfums sont un indice précieux. Reflets de la personnalité de leur créateur, ceux-ci sont d'une beauté sauvage, pleine d'audace. Le sombre Bandit ou l'intoxicant Fracas, tous deux crées pour le couturier Robert Piguet dans les années quarante, sont des références incontournables de la parfumerie moderne.
Vent Vert de Balmain lancé en 1945 est un vrai parfum d'avant-garde. Colette dira à son sujet "Il a un caractère vireux de végétal écrasé à la main. De quoi plaire à ces diablesses de femmes d'aujourd'hui". Saturé de galbanum, une substance à l'odeur très verte, ce parfum donnera naissance à une lignée de prestigieux descendants.
On reconnaît le génie à l'empreinte qu'il laisse non seulement sur son époque mais également sur les générations suivantes. Les créations de Germaine Cellier ont donné naissance à plusieurs familles de parfums. Chypre cuir, floral blanc ou vert, le style sans concession de cette femme au tempérament intraitable inspire encore aujourd'hui les parfumeurs créateurs. LES PARFUMS DE GERMAINE CELLIER Chez Piguet : Bandit (1944) et Fracas (1948) Chez Balmain : Vent Vert (1945, reformulé en 1990), Elysée 63.84 (1945, n'existe plus), Jolie Madame (1953), Monsieur Balmain (1964)
Nina Ricci : Coeur Joie (1947)
Balenciaga : La Fuite des Heures (1949, n'existe plus).
Pour une biographie détaillée de ce grand parfumeur voir l'excellent article de Jeanine Mongin sur le site de la société française de parfumeurs. Pour lire cet article, cliquez ici.
Lors de ma visite à l'Osmothèque, le conférencier expliquait qu'elle avait tellement mauvais caractère que son bureau était complètement séparé des autres parfumeurs lorsqu'elle travaillait chez Roure, tant elle était insupportable ! Son style est vraiment marqué par la surdose, elle aimait experimenter les nouvelles matières en les poussant à l'extrême. Un personnage vraiment hors du commun.
Rédigé par : jeanne | 09 décembre 2008 à 12:19
Oui, il parait qu’elle ne s’entendait pas du tout avec Jean Carles, qui travaillait chez Roure aussi. Elle pensait, contrairement à ce dernier, que la parfumerie ne pouvait pas être enseignée.
Rédigé par : Nathalie | 11 décembre 2008 à 07:39