La légende dit que la belle Perséphone fut capturée par Hadès, le dieu des enfers, alors qu’elle se penchait pour cueillir un narcisse d’un incroyable bleu profond, appât subtil, et peut être odorant, créé par Zeus lui-même, pour piéger la belle. En suscitant son désir, il la précipita dans les bras de la mort. Ce mythe grec est à l’origine du thème pictural de la jeune fille et de la mort. Dans cette thématique la Camarde est souvent représentée érotiquement mêlée à sa proie.
Le désir, la mort, Eros et Thanatos, deux complices inséparables.
Tout être, est le produit du désir et porte en soi sa finitude. C’est ce caractère dualiste, hautement renouvelable et périssable qui rend la vie si belle.
La fragilité des parfums, mortels eux aussi, n’est pas sans rappeler la nôtre. La quête des éditions vintages, cette soif de ce qui est perdu à jamais, nous renvoie cruellement à notre propre finitude. Oui, les parfums, comme les jeunes filles, meurent, ou parfois se décrépissent, deviennent laids, sous nos nez/yeux impuissants.
Comme nous, et comme tout ce qui est beau, le parfum est très facile à détruire. Malgré son caractère invisible il est profondément inscrit dans la matière, et très dépendant de la qualité de celle-ci. Ainsi, le parfum représente le symbole idéal de l’impermanence et illustre bien la dualité esprit/matière.
Ce mouvement perpétuel de l’odorant explique sûrement son lien historique très fort avec le sacré.
La table verte, ballet de Kurt Jooss
http://www.danser-en-france.com/repertoire/greentable.htm
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