Les parfums, ces génies emprisonnés dans de (plus ou moins) beaux flacons, ont le pouvoir de déchaîner les passions. Il suffit de faire un tour sur les forums pour voir que les conversations autour des fragrances sont passionnées et peuvent rapidement s’envenimer. C’est que les parfums que nous aimons et que nous portons sont des intimes, et que les critiques à leur encontre sont souvent ressenties comme des attaques personnelles. Mais y a-t-il réellement faute de goût en matière de parfumerie ? (cliquez sur le lien ci-dessous pour lire la suite)
Sûrement puisqu’il existe des parfums objectivement atroces, comme il y a, d’ailleurs, de mauvais livres et des croûtes sans valeur.
Mais on n’aime pas un parfum parce qu’il a été créé par x ou y, ou encore parce qu’il est considéré comme un chef d œuvre de la parfumerie ; on aime un parfum parce qu’il éveille quelque chose en nous, il nous émeut. Ce qui distingue la parfumerie des autres catégories artistiques c’est que, la manière dont les notes se mêlent, jouent sur la peau, nous remplit d’un ravissement qui n’est pas seulement intellectuel et esthétique mais aussi affectif.
En effet, la mémoire odorante se mêle, voir même se confond avec la mémoire affective, et c’est cette banque de donnée intime qui influence (en grande partie) nos goûts ; si j’aime tellement les fougères aromatiques, désuètes et l’odeur de mousse à raser c’est bien parce ces référents olfactifs me rappellent mon grand-père adoré.
Cette mémoire odorante est profondément inscrite en nous et détermine sûrement pour une grande part nos goûts et dégoûts. C’est un petit peu ce qui fait la particularité de l’odorat et par extension la particularité de « l’Art » qui en découle.
Mais, peut être, que cette dimension affective est seulement plus évidente pour l’odorat et qu’elle est aussi à l’œuvre, discrètement, dans notre appréciation des autres Arts ?
l'odorat parle directement a notre cerveau primitif, a notre instinct animal,c'est biologique, cela dechaine emotions voire passions, rien de raisonnable ou de raisonné quand une emotion vous etreint, la joie, la colere, la tristesse, la haine...tout ceci difficile a raisonner. Un parfum qui nous plait, dans lequel nous nous sentons bien, qui eveille des emotions fait obligatoirement partie de nous car il resonne a une vibration de notre être profond.
Pour ça, je pense déjà qu'on ne peut être fidele a un parfum et le porter toute notre vie, notre personnalité est multiple,évolue, nous n'avons pas qu'une seule facette, nous sommes construits de multiples facettes qui se completent, se melangent ou s'affrontent. Nos ambivalences, nos contradictions...tout ceci trouve écho un jour ou l'autre dans une fragrance, une 2eme , une 3eme..selon notre humeur, notre état d'esprit...tout ceci pour dire que dès qu'une personne attaque ou critique un parfum que l'on porte, tout en sachant et se raisonnant, nous savons que ce qu'elle exprime ne se fait que sur "l'objet" en lui même, selon son emotion personnelle, sa culture olfactive, sa memoire, en toute subjectivité sensorielle...indubitablement nous nous sentons visés personnellement car ce parfum critiqué fait partie de notre être, de notre vibration personnelle. C'est ainsi que les passions se dechainent....
Rédigé par : vero59 | 04 juillet 2008 à 11:26
Faute de gout en parfumerie, faute de gout en litterature...Je suis prete a parier que celles qui lisent Jean Genet ou George Bataille se reconnaissent plus avec des parfums comme Narcisse Noir et Cuir de Russie que celles qui lisent Marc Levy, pour elles des senteurs romantiques comme L 'Air du Temps ou des fruites floraux dits "tendance" correspondent certainement plus a leur registre.
Est-ce une faute de gout de lire Marc Levy? Je pense que oui dans une certaine mesure mais pas dans l 'absolu. Est-ce une faute de gout de porter le dernier flanker de Dior? Oui si on ne porte que ce genre de parfum, non si a cote on apprecie aussi le No 5.
Rédigé par : Daltroffian Girl | 07 juillet 2008 à 08:05