Le joli mois de Mai est le mois des fleurs par excellence. A Grasse il sera bientôt temps de commencer les récoltes de la rose de Mai, celle-la même qui finira dans un flacon Chanel ou Patou. Malheureusement les quelques récoltes de fleurs qu’il reste à Grasse sont plus symboliques qu’autre chose. Autrefois les mois de la ville des parfums s’égrenaient avec des noms de fleurs. Voici un texte tiré d’un article du livre : « Fragrances du désir au plaisir », et écrit par Jocelyne Bonnet.
"L’année fleurie commençait avec les violettes en janvier et surtout en février ; puis venaient en mars et en avril, les cueillettes de printemps, de narcisses et de jonquilles , mai était le mois le plus important pour les récoltes : rose, fleurs d’oranger, lis, muguet, genêt, iris : juin ; avec l’arrivée des chaleurs d’été, laissait la place aux cueillettes de réséda et d’œillet ; en juillet et en août, c’était autour du jasmin et de la lavande ; en septembre la tubéreuse ; en octobre de la cassie ; ces cueillettes se prolongeaient tout l’hiver alors que commençait fin décembre celle du mimosa qui continuerait jusqu’au printemps. Ces récoltes étaient suivies par la fabrication des parfums correspondants qui embaumaient la ville. Aujourd’hui cet ancien calendrier est bousculé par l’arrivée de matière première d’origine lointaine souvent produites durant toute l’année."
Les odeurs et le temps : la mémoire olfactive saisonnière, une protection identitaire, par Jocelyne Bonnet, Professeur d’ethnologie, Université Montpellier III
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