Les parfums de Vero Kern sont crées avec les tripes et le cœur et non pas avec une stratégie commerciale et dans l’espoir trivial de plaire à tout le monde, cela se sent…
rubj est un parfum lent et lourd, indolent comme l’Andalousie. Il fait renaître dans ma mémoire Marbella, une terrasse blanche, un petit déjeuner avec des toasts à la marmelade d’orange, les yeux perdus dans le bleu de la mer. Ecoutez ! On entend juste le frémissement vert des feuillages sous la caresse d’une petite brise parfumée par les orangers en fleurs. C’est la douceur de vivre, les longues siestes dans un hamac tendu entre deux palmiers, pendant que la nature travaille à ses cadeaux. Ode à l’oranger amer et à ses trésors, rubj est un parfum de Méditerranée, de douceur et de générosité.
kiki dans un tourbillon de lavande et de notes poudrées dégage la tristesse du burlesque, celle d’un clown ou d’un travesti exubérant et trop maquillé qui cache mal son immense solitude. Vous savez…cette gaîté forcée du désespoir. La lavande bleue, froide et fruitée comme une grosse poire juteuse y est juste relevée d’une touche de safran et enveloppée dans un nuage de poudre sucrée, le tout souligné d’un trait noir de patchouli, comme du khôl…une réinterprétation du thème gourmand qui ouvre de belles perspectives. Deux beaux parfums…
Mais mon inclinaison naturelle pour les notes boisée et pour le ténébreux vétiver fait de onda mon préféré. Je suis tombée amoureuse ! Pourtant c’est un cas difficile ; il chercherait à déplaire qu’il ne s’y prendrait pas autrement.
Sur la peau, onda libère des notes rudes,brutes,sèches, où se mêlent bois, miel, épices, réglisse, racines, tabac, térébenthine, cuir, cirage,encaustique…L’ensemble dégage une impression de rusticité, de force sauvage qui fascine immédiatement. On imagine l’atelier d’un peintre. L’odeur âcre et violente des vernis et des pigments sature la mansarde où l’artiste s’active, mais il y flotte aussi comme un parfum de liberté. Une impression que tout est possible. Une savonnette traîne sur le bord d’un évier écaillé. Ça sent le tabac froid, la peau d’homme et l’envie de brûler la vie par les deux bouts. Quand la nuit tombe, attiré par les lumières de la ville, le peintre, à l’aide de la petite savonnette parfumée au gingembre se fait une toilette sommaire avant de sortir traîner dans les bars. Dans l’atmosphère enfumée, il apercevra peut être un écrivain (Hemingway…Henry Miller ?), crevant de faim, mais noircissant d’une écriture nerveuse des pages entières …Mais…Revenons à la réalité…
onda possède la beauté d’un bijou barbare découvert dans la profondeur de la terre. Il déploie d’étranges effluves qui nous font entrer dans un monde onirique et magique. Cela pourrait être le parfum de Viviane la fée ou de Morgane…Certainement pas un parfum pour un premier rendez-vous mais à coup sûr un parfum addictif et un des plus captivants que je connaisse.
Ces trois extraits de parfum ont une tenue impressionnante et une goutte sur le poignet dure des siècles.Magnifique !De la vraie parfumerie d’Art!
comme quoi Onda nous raconte à chacun une histoire différente, mais au moins il a la mérite et la rareté d'en raconter une ! J'aime beaucoup la vôtre, elle me parle beaucoup, l'atelier, la savonnette, la fumée... Et je suis contente que vous appréciez vous aussi le travail de Vero Kern, vous pourrez même lire très bientôt une interview d'elle sur auparfum !
Rédigé par : jeanne | 24 mars 2008 à 23:46
J'ai eu la chance de rencontrer Vero Kern, pendant un séjour qu'elle a effectué à Paris. C'est une femme assez atypique, autodidacte, bien qu'elle ait étudié l'aromathérapie pendant de longues années. La sensation que j'ai eu lorsque j'ai senti ses parfums est qu'elle s'était décrite dans ces fragrances, à la fois de façon amusante et sérieuse. 5 années de travail on permis d'aboutir à ces trois fragrances... Mon préféré est Kiki, qui pour moi est plutôt riant et même réconfortant. Vero Kern fait exactement ce que j'aimerai faire, elle prend son temps, s'amuse, se concentre, fait des expériences... de la vraie parfumerie artisanale, en petite quantité, pour un public averti et amateur, où l'on prend le temps de parler, d'essayer, de parler de sensations. Une parfumerie comme on l'aime, à mille lieux des préoccupations commerciales, du luxe superficiel et écoeurant.
Rédigé par : Poivrebleu | 25 mars 2008 à 12:21
J'aime Onda et j'aime Vero Kern. Elle a une belle âme et un esprit plein de vie. Merci pour cet article excellent de toutes les trois de ses fragrances!
Rédigé par : Heather | 26 mars 2008 à 04:06
Bonne description de Rubj,pour ma part il est une partie de moi-même j'en suis complètement accro. Vero est une amie et je suis fan de sa personnalité et de ses créations. Dom
Rédigé par : Dom | 02 avril 2008 à 07:25
Merci de vos commentaires! J'apprécie de plus en plus onda, c'est devenu une véritable obsession! Vero Kern est une grande dame!
Rédigé par : Nathalie | 07 avril 2008 à 12:49