Loin de Chandigarh est un livre étrange et complexe, plusieurs thèmes s’y mêlent ; les efforts et les doutes d’un journaliste qui voudrait devenir écrivain, son histoire d’amour très charnelle avec sa femme Fizz, l’étrange envoûtement exercé sur lui par le journal intime d’une américaine impudique, le tout mêlé à l’histoire de l’Inde.
On en sort bouleversé et un peu fatigué par la densité de l’écriture et des thèmes. L’extrait que j’ai choisi pour vous parle de sexe et d’odeurs, de désamour aussi… mais je vous rassure à la fin du livre l’amour gagne et l’auteur réfute ainsi la première phrase de son beau livre : « L’amour n’est pas le ciment le plus fort entre deux êtres. C’est le sexe. » (cliquez sur le lien ci-dessous pour lire la suite)
« Chaque jour, je me découvrais un homme différent ; chaque jour, mes sens olfactifs m’abandonnaient. Pendant quinze ans, les odeurs du corps de Fizz avaient déterminé ma vie. Les émanations d’un pli de sa peau suffisaient à m’animer et à me détourner de ce que j’étais en train de faire : lire, travailler, regarder la télévision, parler au téléphone.
Or, à notre retour de la montagne, après ce fameux matin, mon odorat avait commencé à s’enrayer. J’avais beau essayer de humer sa peau, sa nuque, ses aisselles, la courbe secrète et moite de ses seins, l’anfractuosité de son nombril, la fougère de son ventre, la ravine de ses cuisses, le vallon sombre de ses hanches, le creux de ses genoux, les petites meurtrières de ses orteils, rien ne se passait.
Mon odorat n’était pas le seul en cause. Tous mes autres sens semblaient éteints.»
Tarun J Tejpal Loin de Chandigarh, traduit de l’anglais par Annick le Goyat.
les odeurs sexuelles sont celles que je prefere de toute la terre; celles d 'un bel homme brun, viril, masculin, puissant...l 'odeur de sa peau mediterraneene, sa sueur, de son sexe, de son orifice ou je m'immisce dans sa penombre...
Rédigé par : Un Chant d 'Amour | 25 février 2008 à 20:57
La température monte ou c'est moi qui me fait des idées...?
Rédigé par : Nathalie | 26 février 2008 à 17:22
Oh oui Nathalie je vous le certifie, les odeurs sexuelles sont les plus belles de toute la terre! je pourrais me passer de parfum, de fleurs dans la maison, de roses dans le jardin mais surtout pas des odeurs sexuelles dont j 'ai besoin au quotidien et sans lesquelles je ne pourrais fonctionner.
J 'ai également une folle passion pour les auteurs qui célèbrent et idolâtrent la poésie et les littératures libertines, érotiques et subversives; de Virginie Despentes à Catherine Breillat, Christine Angot, Anne Desclos (son vrai nom derrière Dominique Aury et Pauline Réage) l 'auteur d 'Histoire d 'O, à l 'époque le roman le plus subversif jamais écrit par une femme au monde mais aussi Jean Genet (auteur fétiche de Serge Lutens), la poésie et le cinéma de Pasolini, les clips sulfureux de Mylène Farmer, les Onze Mille Verges d 'Apollinaire, Georges Bataille et sa fascination pour la littérature du mal, DAF de Sade, le divin marquis ou le plus infâme et blasphématoire des écrivains ...
Rédigé par : Un Chant d 'Amour | 26 février 2008 à 20:48
Oh mais beaucoup d’odeurs sont belles vécues dans leur contexte… j’aime les odeurs comme j’aime les couleurs, ils me les faut pour vivre pleinement, et quand elles sont justes, vraies, adéquates elles me plaisent. Ce qui me déplaît je crois, c’est les odeurs hors contexte, ou fausses, (on en a déjà parlé avec la désodorisation)… Rien de mauvais dans les odeurs sexuelles, elles sont d’ailleurs souvent intégrées, interprétées dans les parfums, ce n’est pas pour rien. Ce sont des notes chaleureuses à odeurs de peau parfois de transpiration comme le cumin, certains muscs aussi, les notes animales en général, la civette, curieusement l’iris pour moi aussi évoque la peau un peu moite. De toute façon se sont des odeurs qui nous parlent qu’on le veuille ou non et un parfum particulièrement sensuel comme par exemple Musc Khoublai Khan ne peut pas laisser indifférent. (Et d’ailleurs les fleurs tellement admirées pour leurs parfums ne sont rien d’autres que des organes sexuels…)
Pour ce qui est des auteurs sulfureux, je les fréquente peu, de ceux que vous citez je n’ai lu que Genet et Bataille (un tout petit peu, les poèmes surtout et je n’ai pas aimé) et Apollinaire (que j’aime beaucoup). Bataille je me souviens d’avoir été dérangée par ses thèmes et sa fascination du mal et de la mort, cette colère hautaine qui se dégage de son oeuvre. Je suis plus attirée par la lumière. Attention ! Pas les choses niaises mais la lumière, une phrase comme : « Qui cherchez-vous brunes abeille Dans la lavande qui s’éveille… » de René Char m’apaise tandis que celle-ci de Bataille : « De la bouse dans la tête j’éclate je hais le ciel » m’inquiète et ce que je recherche dans l’Art c’est essentiellement l’apaisement, voilà pourquoi je ne lis pas beaucoup ces auteurs…
Rédigé par : Nathalie | 27 février 2008 à 14:18