Le musée Galliera à Paris présente la mode des années folles jusqu’au 29 février 2008. Cette décennie extravagante où les femmes s’émancipent, coupent leurs cheveux, fument en public, portent des robes qui dévoilent leurs genoux, conduisent et se déhanchent sur des airs de Charleston, n’a pas fini de nous fasciner. Tabac Blond de Caron en 1919 rend hommage à ces garçonnes dévergondées et sûres d’elles mêmes.
Robert Redford et Mia Farrow dans "Gatsby le Magnifique"
Mais les années folles sont avant tout l’ère des bouquets floraux aldéhydiques avec le mythique N°5 de Chanel en 1921 dont la rutilante modernité inspirera Bois des îles de Chanel 1926, Le numéro Cinq de Molyneux 1925, Arpège de Lanvin 1927, Zibeline de Weil 1928.
Un autre archétype, celui de L’Oriental opulent, verra le jour en 1925, c’est Shalimar de Guerlain, qui préfigure la fascination pour l’Orient de la parfumerie des années trente.
L’Art en général se délivre de ses carcans et l’on assiste à la naissance de l’Art Nouveau et de l’Art Déco. Dans la littérature nul n’a mieux capturé l’esprit de son temps que Scott Fitzgerald. Dans Gatsby le Magnifique, roman métaphore, ou sous la désinvolture et l’insouciance des personnages, on devine la sourde angoisse qui étreint le cœur de toute une génération. Celle-ci veut vivre vite et fort parce qu’elle pressent qu’elle n’aura que peu de temps pour le faire.
"A mesure que la Terre se détache à regret du soleil, l'éclat des lumières s'amplifie. L'orchestre joue des arrangements de musique brillante et légère et le concert des voix monte vers l'aigu. Les rires se font plus francs de minute en minute et jaillissent au moindre jeu de mot avec plus d'abandon. Les groupes changent plus vite, se gonflent au passage de nouveaux arrivants, se désagrègent et se reforment, en une même respiration - et déjà se détachent les téméraires, les femmes sûres d'elles-mêmes, qui louvoient çà et là, entre les îlots les plus stables et les mieux ancrés, y deviennent pour un temps très bref le centre d'une excitation joyeuse, puis, fières de leur triomphe, reprennent leur navigation, portées par le courant des voix, des couleurs, des visages, dans une lumière qui change sans cesse."
Le crash de 1929 dégrisera tout le monde de manière brutale.
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