Dimanche, les Veveysans ont décidé du sort du Château de l’Aile. Le monument historique sera cédé pour un franc à un industriel qui s’est engagé à le rénover dans les règles de l’art. Le château restera une habitation privée.
Comment ne pas penser à Paul Morand puisque c’est dans cette magnifique bâtisse néogothique que lui et sa femme Hélène – la femme la plus trompée mais la plus aimée de Paris – ont passé les trente dernières années de leurs vies.
Loin des polémiques, arrêtons-nous cinq minutes face au lac et écoutons l’écrivain à l’humeur et à la plume vagabondes s’émerveiller, sur le marché de Gênes, un jour d’octobre 1938 : « Les fleurs ne prennent pas encore le train de cinq heures pour Paris et les brassées d’œillets ne coûtent que trois francs. Les cèpes de Ligurie, les châtaignes de Sospel, les noix de Grenoble dans leur écale dégringolent de leurs montagnes pour vous parler des premiers froids mais qui les écoute ? Les perdreaux rouges n’ont pas durci et les premiers chapelets de merles corses apparaissent en même temps que ces raisins framboisés qui n’en finissent pas de mûrir. » Paul Morand, Méditerranée, mer des surprises.
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