Des Esseintes, poussé par l’imagination fiévreuse de Huysmans, ne se satisfait pas de composer des chefs d’œuvre de parfums : puisqu’il entend des saveurs, ne peut-il pas voir des parfums ? La finesse, la virtuosité, la culture de son odorat lui permettent alors de se donner, par un jeu compliqué de senteurs diffusées devant ses narines, un véritable spectacle vivant et coloré qui fait penser à ce qui pourrait être un « Cinéma des parfums» :
«Avec ses vaporisateurs, il injecta dans la pièce une essence formée d’ambroisie, de lavande de Mitcham, de pois de senteur, de bouquet, une essence qui, lorsqu’elle est distillée par un artiste, mérite le nom qu’on lui décerne, « d’extrait de pré fleuri » ; puis dans ce pré, il introduisit une précise fusion de tubéreuse, de fleur d’oranger et d’amande, et aussitôt d’artificiels lilas naquirent, tandis que des tilleuls s’éventèrent, rabattant sur le sol leurs pâles émanations que stimulait l’extrait du tilia de Londres … »
Les commentaires récents