En fin d’après-midi, je pars en exploration, je découvre la vieille ville et son architecture médiévale. Les ruelles sont sombres, étroites, le pavé tellement lissé par mille et mille pas qu’il en est devenu dangereusement glissant. Plus loin, on aperçoit de grands hôtels blancs de la Belle-Epoque. Au loin, comme peints, les cyprès élancés, accrochés aux flans des collines, évoque un paysage de Toscane.
Le lendemain matin, en me rendant à l’école à pied, je suis frappée par l’odeur des figuiers. Nous en avons aussi près de chez nous, ils poussent sur les versants sud des monts autour de Sion, mais jamais je n’avais senti leur présence de cette manière. L’odeur est dense, verte et tendre, elle part et revient au gré de la brise, me taquine et semble me parler. Elle me raconte la douceur d’être vivant au cœur de l’été. Soudain, la réalité s’engouffre en moi comme dans une brèche ouverte par cette musique odorante. C’est un instant magique ! Cette fois, je me sens en vacances…
En arrivant à l’adresse que l’on m’a donnée, je découvre une jolie maison de type provençal. Ses façades jaunes crème et ses volets lilas s’harmonisent parfaitement avec le ciel bleu du Sud. Dans la cour, j’aperçois un petit groupe de jeunes femmes, l’une d’elle petite et blonde attire mon attention. Elle parle avec de grands gestes. Sa jupe noire serrée à la taille et son chemisier aux manches bouffantes lui donne un air suranné ; il y a quelque chose d’un autre temps chez elle, une certaine élégance qui m’intrigue. En m’approchant, je comprends qu’il s’agit de la secrétaire de l’école et qu’apparemment, Céline, notre professeur aura du retard. Il y a eu un gros orage du côté de Cannes et les inondations ont rendu la route inutilisable… Malheureusement comme c’est elle qui a les clés, nous sommes obligées d’attendre à l’extérieur… J’en profite pour faire connaissance avec mes camarades. L’une d’elles est en pleurs, c’est la première fois qu’elle part si loin de chez elle - la Californie- et sa mère lui manque déjà. La Californie … Soudain, une vague de souvenirs monte en moi. Comme à chaque fois que je pense à cette époque de ma vie mon cœur se serre.
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