Ne vous êtes vous jamais (gentiment) moqué de ces gens qui décortiquent le vin à grand renfort d’image poétique : du genre ; "cela sent le passage du lièvre dans le sous-bois".
Le monde des parfums comme celui des vins est fait de passionnés et il est facile, pour quelqu’un de l’extérieur de traiter les gens qui décortiquent les parfums et en parlent à grands coups d’adjectifs poétiques de snobs, peut être certains le sont t’ils d’ailleurs ?
Ne passons nous pas tous par là, nous les passionnés ?
C’est un peu comme des stades, d’ailleurs Tania Sanchez les décrit fort bien dans son désormais fameux guide co-écrit avec son, désormais, mari, Luca Turin : Grossièrement et en résumant, on passe du stade I qui est la salle de bain de maman, (Opium) au stade VI qui est la décadence et ou l’on n’aime que ce qui est rare ou très cher, (Metallica) en passant par le IV qui est la rencontre avec le premier amour (Cristalle) ou le stade III ou on pense qu’une femme doit sentir le bonbon ou la fleur (je n’y ai pas passé), puis, enfin, vient le dernier stade, le nirvana du passionné, là ou on cesse de se préoccuper de la marque, de l’avis des spécialistes, du prix ou de la rareté d’un parfum et où on commence alors vraiment à s’éclater. En ce qui me concerne, samedi grâce à Poivre Bleu, j’ai porté avec un plaisir non dissimulé ; Coco Mademoiselle et je n’étais même pas en T-shirt…
Alors je pense que ça y est j’arrive à me lâcher tout doucement.
Vous avez l’impression d’être à quel stade vous ?
Trop contente que ma note vous ait donné des idées! Je savais bien que vous aviez très bon goût... Je suis tout à fait d'accord avec vous lorsque vous dites qu'arrivé un certain stade, on se moque éperduement du regard extérieur... Moi je dirais que je suis un peu tous à la fois : j'aime toujours autant le parfum de ma mère, j'adore les parfums JAR parfaitement inabordables, mais qui me font jurer à chaque fois que je les sent que jamais plus je ne porterai autre chose(pendant 10 minutes, le temps de me rapeller que mon porte-monnaie est vide). En même temps j'adore mes classiques et au fond, je peux me parfumer avec n'importe quoi pourvu que ça me plaise.
Se laisser aller c'est encore ce qu'il y a de meilleur.
Rédigé par : Poivrebleu | 30 juin 2008 à 14:54
C'est vrai que l'on peut se retrouver dans certains stades. Le I,j'y suis passée mais pas avec de "grands parfums" entre guillemets mais avec de simples Yves Rocher qui me ravissaient et dont certains sont toujours dans mon armoire à parfums et que je considère toujours comme de grands parfums. Stade premiers amours, au pluriel car j'en ai aimé plusieurs à la fois comme Loulou, Poison ou Yvresse, et qui sont toujours des amours.Le stade III, je n'ai jamais connu.J'ai toujours porté des masculins ou feminins, je porte uniquement ce qui me plait.Stade IV, ça , ça me fait rire, pour moi du snobisme pur, et toujours pour moi snobisme= connerie ultime (excusez cet écart de langage), je ne porte un parfum que si je l'aime , ça peut être une huile du buibui du coin à 1 euro, un parfum trouvé au supermarché à 10 ou 20 euros , ou encore un Lutens Du Palais Royal ou Un parfum disparu depuis plus de 20 ans. Seul le plaisir olfactif compte.pas le prix, mais malgrè tout, je ne me ruinerais pas pour un parfum, il y a une limite à tout.
Rédigé par : vero59 | 30 juin 2008 à 16:36
Il y a eu des rencontres, des etapes, des parfums importants; ma premiere grande rencontre "parfum", En Avion de Caron a la fin des annees 80 puis Fleurs d 'Oranger de Serge Lutens au milieu des annees.
Alors evidemment avec du recul, aujourd 'hui je m 'amuse plus a revisiter des parfums classiques (generalement vintage a cause des reformulations) que je n 'aimais pas plus que ca auparavant pour realiser que les aiment eux aussi a la folie; le No 5, Tabac Blond, Rive Gauche, JOY, Chamade, Mitsouko, Nahema, Givenchy III, Diorella, Arpege, Cuir de Russie...
En revanche j 'ai tourne la page de la parfumerie confidentielle qui a fait beaucoup de bien au debut avec Serge Lutens mais qui est devenue aujourd 'hui un filon commercial. Des creations hors de prix, olfactivement trop alimentaires ou a l 'inverse insipides, certes construites autour de belles matieres premieres mais generalement mediocrement executees et qui ont tendence a se ressembler un peu toutes. Quand Lutens a sorti sa "rose", son "cuir", sa "tubereuse", sa "vanille" bien avant tout le monde, force est de constater que son concept est repris par l 'integralite des parfumeurs confidentiels. A leur tour avec une dizaine d 'annees de decalage ces parfumeurs ont leur interpretation de la rose, de la vanille, de la tubereuse, de l 'ambre...c 'est devenu grotesque.
Je rejoins un peu Vero en guise de conclusion, dans l 'etat actuel des choses je m 'eclate autant avec Pleasures d 'Estee Lauder qu 'un vintage bien preserve de N 'Aimez Que Moi ou de Narcisse Noir.
Rédigé par : girlsodeadly | 30 juin 2008 à 22:24
* Fleurs d 'Oranger de Serge Lutens au milieu des annees 90
Rédigé par : girlsodeadly | 30 juin 2008 à 22:25