Hier après deux tentatives de billets que vous avez peut être, pour certains d’entre vous reçu dans votre boîte e-mail, nous avons jeté l’éponge devant la force d’inertie de la technologie défaillante. Le premier billet était un intermède musical, une chanson de Michel Jonasz ; « la femme du parfumeur ». Dont je vous invite à découvrir les paroles ici.
La deuxième tentative; un sondage pour savoir dans quel courant vous vous situez dans le monde de la parfumerie. Orientale ou minimaliste. Quant à moi je pense que je n’ai pas à choisir, la beauté est la beauté elle me touche qu’elle que soit sa forme. Je peux apprécier un parfum évoquant les souks de Marrakesch comme celui qui évoquera le jardin des Hespérides. De la même manière qu’en littérature je peux m’émouvoir de l’écriture asthmatique et en ressac de Proust comme de la plénitude tranquille et brève d’un haïku. Tout va être une question d’humeur.
Bon à part ça aujourd'hui je porte Narciso Rodriguez For Her et aussi mes babouches de Marrakech qui sentent le mouton (Si vous voulez aussi travaillez en babouches suivez ce lien...), et vous que portez vous aujourd'hui?
je suis de l 'avis de Serge Lutens, les eaux fraiches, les colognes ne sont pas des parfums, ce sont des deodorants qui n 'avouent pas leur nom.
j 'aime la fraicheur mais celle d 'un vrai parfum, Fleurs d 'Oranger de Serge Lutens, un parfum qui m 'apportent les compliments les plus chauds de toute la terre, les mecs adorent a la folie!
« Je suis un oriental, très
éloigné d'Edmond Roudnitska dont je n'aime pas du tout les parfums.
Avec lui, c'est le début d'une parfumerie nettoyée, sans corps et sans
mémoire, bon chic, bon genre et qui, en moi, ne déclenche rien. Il faut
que les parfums appartiennent à nos racines, à notre sueur, à notre passé, à notre décadence même » Serge Lutens
Rédigé par : Aline et Valcour | 21 décembre 2007 à 22:47
* m 'apporte
Rédigé par : Aline et Valcour | 21 décembre 2007 à 22:49
C’est une question de goût, en Espagne par exemple, (longtemps sous influence arabe), les gens préfèrent les eaux fraîches. Dans le Nord on va se tourner vers des parfums plus lourds, avec plus de fleurs, de bois ou de résines. Il n’y a pas de genres en parfumerie supérieurs à un autre, il n’y a que de bons ou de mauvais parfums et ces derniers sont amplement représentés dans tous les courants. Pour ma part, je n’ai pas besoin de dénigrer les hespéridés pour louer les orientaux, j’admire les beaux parfums sans m’attacher à une école ou une autre.
Cependant je comprends tout à fait qu’on ne puisse pas aimer le style de Roudnitska mais là ou je ne suis vraiment pas d’accord c’est de qualifier sa parfumerie de « nettoyée, sans corps et sans mémoire, bon chic, bon genre ». Il s’agit d’une autre vision de la parfumerie plus subtile et délicate, se rapprochant un peu de l’aquarelle en peinture, et elle a bien une mémoire puisqu’elle s’inscrit dans l’évolution d’un art ou l’Occident joua, quoiqu’on en dise, aussi un rôle. Elle s’inscrit également dans une véritable démarche artistique, une recherche du beau qui est commune à tous les arts. Quant aux qualificatifs de « bon chic, bon genre » ils me semble plus porter des jugements de valeurs sur les personnes portant les parfums en questions. C’est quoi un parfum bon chic bon genre ? Si Serge Lutens veut parler de parfums sans personnalité, les compositions d’Edmond Roudniska n’entrent certainement pas dans cette catégorie ! Allez sentir l’Eau d’Hermès et vous verrez que ce parfum est peut être plus subversif que certains Lutens… Ce qui me fait penser d’ailleurs, que Roudnitska et Lutens partagent la même passion pour le cumin qu’on retrouve dans presque tous leurs parfums… Comme quoi… Il n’y a qu’un camp pour moi celui des beaux parfums et il y règne une variété de genre et d’écriture qui fait de la parfumerie un art à part entière
Rédigé par : Nathalie | 27 décembre 2007 à 11:00
deja je trouve reducteur, primaire et simpliste de parler de souks et de cumin quand on se refere a la parfumerie orientale (qui plus est le creuset de la parfumerie orientale c 'est Dubai pas Marrakech, les plus beaux et precieux parfums au monde ceux de Ajmal et de Al Haramain), et puis opposer ca a la parfumerie francaise en omettant completement les classiques Guerlain et Caron pour directement sauter dans l 'extreme epure du style Roudnitska c 'est pas honnete.
une parfumerie subtile et delicate oui lorsqu 'on reste dans le cadre d 'un parfum, mais une eau fraiche, une eau de cologne n 'a pas la meme fonction qu 'un parfum. l 'Eau de Caron etait vendue comme telle, un raffraichissement mais ne pretendait pas remplacer le parfum. chez Caron un parfum c 'est un parfum, c 'est le Narcisse Noir ou Montaigne et pas autre chose. Serge Lutens a raison dans le sens ou effectivement le danger c 'est que Roudnitska a ouvert la voie a cette confusion ou on qualifie meme les deodorants et les pots-pourris de parfum!
"BCBG" encore une fois il a raison Lutens, Diorissimo et Diorella c 'est "gentillet" comme style, de toutes facons bien avant lui on disait deja que les Guerlain etaient des parfums de bourgeoises coincees et que les Caron des parfums de Duchesses et de Comtesses delurees! il y a du vrai, la garconne des annees 20 qui portait le Tabac Blond etait une richissime suffragette excentrique alors que celle qui portait L 'Heure Bleue devait etre plus certainement une maitresse de maison.
Rédigé par : Aline et Valcour | 28 décembre 2007 à 17:53
Aline merci de vos commentaires passionnés. C’est toujours intéressant de débattre. Vous avez raison la parfumerie puise ses racines dans l’histoire de l’humanité, et le monde arabe y a magnifiquement contribué. Il serait bien sur simpliste de réduire la parfumerie orientale aux odeurs des souks, je disais simplement que Lutens et Roudnitska semblaient tous les deux apprécier le cumin et il n’y avait là rien de péjoratif de ma part puisque j’aime beaucoup cette note.
Les Eaux de Cologne classiques, comme celle de Farina (Roger&Gallet) ou 4711 de Mulhens ou plus près de nous l’Eau d’Hadrien de Goutal, n’ont pratiquement que des notes de tête et c’est vrai que leur usage se révèle plus être un prolongement de la toilette plutôt qu’un geste sophistiqué. Leur tenue est d’ailleurs très faible. Les Hespéridés, ou les eaux de Cologne modernes qui contiennent aussi de notes d’agrumes, ou des produits tirés de l’oranger amer comme le néroli, sont des versions modernes et plus tenaces, avec une vraie construction, certaines ont par exemple un fond chypré, c’est le cas de l’Eau Sauvage, qui possède aussi un légère facette cuirée, d’autre plus musquée, on peut aussi avoir un accord Cologne greffé sur un parfum plus complexe… De toute façon, je pense qu’elles ont leurs places dans la parfumerie, puisque comme je l’ai dit plus haut, après tout, c’est une question de goût ou de circonstances.
Evidemment, l’histoire de la parfumerie française ne commence pas avec Roudnitska ! Elle ne saurait, d’ailleurs se réduire à un seul parfumeur ou une seule maison, beaucoup y ont contribué et de différentes manières. J’admire les créations de Jacques Guerlain et Tabac Blond de Caron, fait partie de, ce que je considère comme un des meilleurs parfums jamais créés. Quant à Coty sa parfumerie fut une source d’inspiration, sans parler de Germaine Cellier (Vent Vert de Balmain, Bandit, Fracas de Piguet) ou d’André Fraysse (Arpège, Scandal et Rumeur de Lanvin) ou encore Henri Robert ( Le Muguet des Bois de Coty, Pour Monsieur et le N°19 de Chanel). Et il y en a bien d’autres… Mais il faut bien se représenter que les parfumeurs du début du 20ème siècle, comme Coty ou Daltroff, travaillaient dans des conditions très différentes d’aujourd’hui, ils étaient ce que j’appelle des entrepreneurs-créateurs. Peut être que d’une certaine façon, quelques marques de niche, (mais de loin pas la majorité) rappellent cette démarche, même si aujourd’hui personne ne peut se passer du marketing…
En ce qui concerne Diorella et Diorissimo, nous n’avons pas le même ressenti autour de ces deux parfums, qui sont pour moi de belles créations et pour vous des parfums gentillets. Voilà un point sur lequel nous ne tomberons pas d’accord, Aline ! D’ailleurs je ne prendrai pas la défense des créations d’Edmond Roudnitska, elles n’en ont pas besoin, et Diorella ou Diorissimo font partie de l’histoire de la parfumerie au même titre que Féminité du Bois. D’ailleurs tous ces parfums sont enseignés dans les écoles de parfumerie. Pour conclure je dirai qu’il y a de la place pour toute sortes d’interprétations dans la parfumerie, toutes sortes de styles et si elle a en effet, un passé prestigieux, elle a aussi, du moins je l’espère du fond du cœur, un avenir.
Rédigé par : Nathalie | 01 janvier 2008 à 17:35
Nathalie vous avez raison sur toute la ligne, apres tout Lutens joue pleinement son role en allant jusqu 'au bout de son raisonnement excessif et sectaire. j 'ai decide de porter Diorella aujourd 'hui, je possede un flacon vintage 100ML en edt spray que j 'avais trouve sur ebay pour trois fois rien. c 'est finalement un sacre plaisir surtout apres cette serie de parfums capiteux que je n 'ai fait que de porter depuis cet automne. le fond chypre de Diorella est sublime, une execution minimaliste et abstraite, plus complexe qu 'une simple eau de cologne. une senteur fraiche, sportive, classique, un peu austere (l 'abscence de notes fruitees florales me fait le plus grand bien en ce moment).
Rédigé par : Aline et Valcour | 02 janvier 2008 à 21:13
Il est certain que Lutens défend sa parfumerie en allant jusqu’au bout de son raisonnement et ce parfois de manière excessive... Malgré cela je suis la première à admirer son travail, les parfums du Palais Royal sont somptueux et sont présentés de manière très poétique, très belle, presque religieuse, renouant ainsi avec les racines sacrée du parfum.
Je suis contente que vous ayez du plaisir à porter Diorella Aline, et je vous rejoins tout à fait sur l’adjectif d’austère pour qualifier la parfumerie de Roudnitska. Il y a des jours où peut être cela nous convient mieux… Avez-vous senti l'Eau d'Hermès?
Rédigé par : Nathalie | 04 janvier 2008 à 16:11