Le parfum est la deuxième partie du poème « Un fantôme » composé en 1860 par Charles Baudelaire. L'insistance faite ici par Baudelaire sur le parfum et la chevelure prouve qu'au moins pour cette section de son poème, il songeait à Jeanne Duval.
Lecteur, as-tu quelquefois respiré
Avec ivresse et lente gourmandise
Ce grain d'encens qui remplit une église,
Ou d'un sachet le musc invétéré ?
Charme profond, magique, dont nous grise
Dans le présent le passé restauré!
Ainsi l'amant sur un corps adoré
Du souvenir cueille la fleur exquise.
De ses cheveux élastiques et lourds,
Vivant sachet, encensoir de l'alcôve,
Une senteur montait, sauvage et fauve,
Et des habits, mousseline ou velours,
Tout imprégnés de sa jeunesse pure,
Se dégageait un parfum de fourrure
Jeanne Duval par CB
Voici un autre extrait du très grand Charles Beaudelaire:
"Guidé par ton odeur vers de charmants climats,
Je vois un port rempli de voiles et de mâts
Encor tout fatigués par la vague marine,
Pendant que le parfum des verts tamariniers,
Qui circule dans l'air et m'enfle la narine,
Se mêle dans mon âme au chant des mariniers. "
Charles Baudelaire
On s'aperçoit que ce n'est donc pas sans raison que Lancôme a baptisé l'un de ses jus "poème"........
Isabelle
Rédigé par : isabelle | 19 avril 2007 à 10:39
Merci Isabelle pour ces magnifiques vers baudelairiens. C'est toujours un vrai plaisir de relire Charles Baudelaire, un de mes poètes préférés.
Ci-dessous un lien intéressant sur les parfums et les écrivains de langue française :
http://www.culture.gouv.fr/culture/dglf/francais-aime/parfums/default.htm
Rédigé par : Veronique | 20 avril 2007 à 18:00