Pourtant le premier contact avec Grasse fut décevant. Arrivée depuis Nice en bus, je débarquais un dimanche d’août à la gare routière. J’avais rendez-vous avec ma logeuse et, un peu en avance, je décidais d’explorer les environs. Les rues étaient désertes, tout était fermé. La ville semblait morte et je la trouvais lugubre. Encombrée par ma valise, je retournais bien vite à la station de bus. Le regard vague, deux ou trois personnes attendaient sur des bancs décrépits. Les poubelles débordaient et le sol était jonché de papiers gras. Le temps passait tout doucement comme englué dans l’ennui. Je songeais à mes amis en Espagne, à la maison perchée au dessus de la Méditerranée, aux bons moments que nous aurions pu passer tous réunis comme chaque été… Ma logeuse était en retard maintenant. Après un moment, je décidais de l’appeler. La voix glacée au bout du fil acheva de me mettre de mauvaise humeur. Mais non ! Elle n’était pas en retard, voyons, puisqu’elle attendait mon appel. Malentendus, confusion … j’allais devoir m’habituer parce que cela allait devenir mon lot quotidien ici. Elle arriva enfin et je m’adoucis un peu lorsqu’elle me tendit gentiment un sac de provision. J’y découvris, totalement conquise, des petites tomates merveilleusement parfumées, une baguette que je devinais croustillante et, comble de bonheur, la moitié d’un saucisson sec d’Ardèche. Allons ! Finalement les choses allaient sûrement bien se passer !
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