Le dépaysement nous libère de l’endormissement de nos sens généré par la routine. Voyageons un peu aujourd’hui grâce au poète Pablo Neruda. Une nuit mystérieuse traversée de chants et d’odeurs dans une île qui s’appelait encore Ceylan :
« Pas à pas je découvris l’île. Une nuit je traversai tous les faubourgs obscurs de Colombo pour assister à un dîner mondain. D’une maison dans l’ombre s’élevait la voix d’un enfant ou d’une femme qui chantait. Je fis arrêter mon rickshaw. Arrivé à deux pas de l’humble seuil je fus surpris par une odeur qui est celle, caractéristique, de Ceylan : un mélange de jasmin, de sueur, d’huile de noix de coco, de frangipanier et de magnolia. Des visages sombres, qui se confondaient avec la couleur et l’odeur de la nuit, m’invitèrent à entrer. Je m’assis en silence sur une natte, tandis que persistait dans l’obscurité la mystérieuse voix humaine qui m’avait incité à m’arrêter, voix d’enfant ou de femme, tremblante et sanglotante, qui montai jusqu’à l’indicible, s’interrompait soudain, descendait pour devenir aussi obscure que les ténèbres, s’associait au parfum des frangipaniers, s’enroulait en arabesques et retombait brusquement de tout son poids cristallin, comme si le plus haut des jets d’eau avait touché le ciel pour se laisser choir ensuite parmi les jasmins.
Je demeurais longtemps immobile, livré au sortilège des tambours et à la fascination de cette voix, puis je repris ma route, grisé par l’énigme d’un sentiment indéchiffrable, d’un rythme dont le mystère émanait de la terre entière. Une terre sonore, enveloppée d’ombre et de parfum. »
Pablo Neruda, extrait de J’avoue que j’ai vécu
juin 2007
12 juin 2007
Parfums et sortilèges
11 juin 2007
Attention fragile!
Un billet court aujourd’hui parce que nous affrontons une semaine très chargée. Beaucoup de travail en perspective et certainement un besoin accru de réconfort et de douceur(s) pour nous aider à tenir le coup. Alors soyez sympas avec les commentaires si vous désirez en laisser, sinon attendez la semaine prochaine s’il vous plaît…
En parlant de réconfort, les gâteaux, les glaces et autres desserts doivent beaucoup à la vanille. Dans les parfums aussi, son odeur douce est aimée de beaucoup. Les bébés et même les prématurés semblent l’apprécier aussi : on a constaté que lorsque l’on diffusait une odeur de vanille dans les couveuses de ces derniers, ils se détendaient manifestement. Mieux, cela permettait de diminuer de 33 pourcent les arrêts respiratoires, principal problème des prématurés. Un énorme progrès dans le traitement de ces bébés a été réalisé simplement avec une odeur, oui mais pas n’importe laquelle…
10 juin 2007
Osmoz, The Perfume Island
Arrivée en retard – suite à un malentendu - à la visite en avant-première à laquelle j’avais été conviée, j’ai visité l’île seule, perchée sur mon nénuphar géant. C’est un endroit magnifique, très bien conçu et riche en informations.
De retour et alors que je choisissais mon parfum dans le bar à parfum, j’ai fait la connaissance d’une des hôtesses, Anaïs, qui a gentiment répondu à mes nombreuses questions… C’est elle qui m’a appris que l’inauguration officielle aurait lieu mardi soir dès 18h00 (GMT+1). Pour ceux qui ne pourront pas se libérer, des animations auront régulièrement lieu sur l’île.
J’espère vous y rencontrer. 
Rose Scintilla et Anaïs Osmoz
08 juin 2007
Elément 9: Retenir le printemps
Qui ne voudrait pas garder intact la fraîcheur des débuts, le premier regard complice échangé, le cœur qui s’emballe, l’indicible délice des premiers émois. Le temps passe vite et balaie large, les amoureux se fatiguent, les amis s’éparpillent, les mails et les contacts se font de plus en plus espacés. Une amie me parlait récemment de la joie douce/amère de voir les enfants grandir. On ne peut pas retenir le printemps… C’est vrai, mais il revient toujours tant que l’on est vivant.
Je me souviens de notre classe de parfumerie. Nous étions dix, pétris de rêves et d’illusions, avec en commun, une passion pour le monde impalpable des odeurs. Ils sont tous dans mon cœur, comme des frères et sœurs et ce malgré nos désaccords et tout ce qui a pu nous séparer par la suite. Cette chanson est pour eux.
"you can never hold back spring" Tom Waits
06 juin 2007
Mais l'odeur des lys!
Les grands lys du jardin m’apprennent la patience. Ils me consolent d’être si loin de tout. En écoutant leurs murmures parfumés, ces vers de Cadou me sont revenus en mémoire :
- Pourquoi n'allez-vous pas à Paris ?
- Mais l'odeur des lys! Mais l'odeur des lys!
- Les rives de la Seine ont aussi leurs fleuristes
- Mais pas assez tristes oh! pas assez tristes!
Je suis malade du vert des feuilles et des chevaux
Des servantes bousculées dans les remises du château
- Mais les rues de Paris ont aussi leurs servantes
- Que le diable tente ! Que le diable tente !
Mais moi seul dans la grande nuit mouillée
L'odeur des lys et la campagne agenouillée
Cette amère montée du sol qui m'environne
Le désespoir et le bonheur de ne plaire à personne
- Tu Périras d'oubli et dévoré d'orgueil
- Oui mais l'odeur des lys la liberté des feuilles
Pourquoi n'allez-vous pas à Paris -- René Guy Cadou
05 juin 2007
Parfums & Image
Comme une montre, une voiture ou des chaussures, le parfum contribue à l’image ou à ce que nous voulons montrer de nous. C’est ce que démontre une étude récente que j’ai découverte hier dans PME Magazine. Son principe est le suivant : 116 étudiants en management devaient tenir le rôle d’assistant-recruteur pour pouvoir un poste de manager. En face d’eux, des comédiens jouaient les candidats de même profil. Le résultat, confirmé par d’autres travaux, montre que pour accéder à un poste à responsabilité les hommes et les femmes portant un parfum masculin étaient en meilleure position que ceux qui avaient mis un parfum féminin ou pas de parfum du tout !
Alors, quel parfum choisir pour avoir une chance d’entrer dans les sphères directoriales d’une entreprise ? A éviter absolument, selon cet article, les parfums sensuels. Vous les femmes, vous donnerez l’image d’une bimbo ou d’une secrétaire qui veut séduire son chef. Vous les hommes, vous serez encore moins pris au sérieux. La crédibilité passerait par le classicisme et la discrétion. Toutefois, à ne pas confondre avec anonymat. Pour se distinguer, la tendance est à l’exclusif avec des éditions limitées et des parfums de créateur. Attention cependant, à ne pas trop vouloir vous démarquer. Des règles tacites, il y en a beaucoup dans le monde de l’entreprise et ceci pourrait vous conduire rapidement à l’isolement. 
Quel parfum porte cet homme pour être aussi attirant ?
04 juin 2007
Ne s'appelle pas "liberté" qui veut
Vendredi, j’ai fait un tour en ville pour sentir quelques nouveautés. Rien à signaler, à part que certains parfums sont affublés de nom qu’ils portent très très mal.
Voici un résumé du week end en images et en musique. Je tiens à signaler qu’il n’y avait pas que les abeilles qui travaillaient.
Bon lundi à tous! 
"Free" - Stevie Wonder
01 juin 2007
Aïe!
J’ai trouvé dans un vieux numéro de Senses, le magazine de Symrise, un article très intéressant sur les différences entre hommes et femmes concernant la douleur. La testostérone rend le corps moins conscient de la douleur alors que les oestrogènes ont l’effet inverse. En résumé, les hommes ressentent moins la douleur d’une manière générale mais … s’en plaignent beaucoup plus ! Mesdames, vous savez de quoi je parle ? Qui n’a jamais du s’occuper d’un homme malade ? En plus, il paraît que plus on leur témoigne de compassion plus ils ressentent cette douleur intensément. Donc, la prochaine fois que votre homme est malade, soyez impitoyables si vous voulez avoir la paix. (Bon, pas trop quand même.)
Les femmes ont cependant un avantage puisqu’elles sont capables d’atténuer leur souffrance en respirant de bonnes odeurs. C’est ce qu’a démontré une étude conduite par l’université du Québec au Canada lors de laquelle vingt femmes et vingt hommes devaient plonger une main dans de l’eau très chaude tout en respirant différentes substances odorantes. Lorsque les femmes sentaient, par exemple de la rose, elles étaient capables de garder leur main plus longtemps en contact avec l’eau. Les odeurs désagréables par contre ne les aidaient pas. Quand aux hommes, les senteurs n’ont eu aucune incidence sur leur comportement. Peut-être une piste à suivre sur le plan médical pour réduire la consommation d’analgésiques chez les femmes ?
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